lundi 1 décembre 2008

A ton nom


Hier soir, gros craquage, tentative de résumé.

Ce week end, après 4 mois sans nouvelles, je vais te revoir. Pour les 55 ans de mariage de mes grands-parents. J'espère que tu comprendras que je prends ta présence sur moi et ce, pour eux.
Je ne veux pas que tu me parles, ce serait violent.
4 mois...tu n'as donc pas le souci de savoir ce que je deviens, si ça va, si je suis en vie,...

Donc voilà, j'ai décidé, hier soir, de te sortir de ma vie.
J'ai pris la décision pour moi vu que je n'ai jamais fait partie de ta vie et que j'ai toujours lutté pour essayer de m'y insérer, aujourd'hui, je lâche prise.
J'aurais préféré être orpheline, parce que j'aurais pu me conforter dans l'idée que tu avais été forcé de m'abandonner, que tu n'avais pas d'autre enfant, que tu ne pouvais pas faire autrement.
Et pourtant, Dieu sait que je me suis ouverte à toi. Pour quelle finalité?

Qu'est-ce que tu m'as volé? Qu'est-ce que tu m'as pris? Tu m'as volé mes illusions, l'illusion qu'un jour tu pourrais être un père pour moi, qui ai toujours été une fille modèle pour toi.
Pas de problème, toujours au top dans les études, toujours là pour sa famille, droite.
Et tu en es fier de parler de moi autour de toi, de dire que je suis ta fille alors que tu n'es pas mon père.

Le jour de l'enterrement de celui qui a joué le rôle du père, je suis venue te dire " je te le dis pas souvent mais je t'aime tu sais, Papa".
Comment peux-tu agir comme ça en ayant vu ça? En ayant vu la faiblesse en moi, tu aurais du voir qu'il était temps d'assumer ton rôle pour une fois.
En plus...je ne le lui ai jamais dit à lui que je l'aimais, je le lui ai dit une heure après...et tu sais quoi? Lui, il l'aurait mérité. Il aurait mérité tout l'amour que j'ai enfoui et réservé pour toi quand je me révoltais en lui disant " j'ai déjà un père et ce n'est pas toi " et en fait, si...
Et lui...il a dit..." Tu es mon Superman, tu peux tout faire, tu as de telles facilités" , il était fier de moi, et lui il était fort, c'est lui mon modèle.
Mais ce n'est pas toi, tu es lâche, et faible. Et je suis l'antipode, je suis forte pour toutes les fois où tu es faible, pour maman, pour lui, pour tout le monde. Je dois assumer ça.
Le poids des responsabilités...waw...grande expression que tu ne connaîtras jamais.

Alors voilà, je prends encore une fois l'initiative pour nous deux. Tu n'es plus rien. 
Je vais m'efforcer de devenir tout ce que tu n'as pas été et ne seras jamais.
Tu as marché sur mes rêves comme dirait l'autre.
Mon objectif cette semaine est d'aller au delà de la douleur et au delà de la haine pour que tu m'indiffères samedi.
Et je suis forte, je vais y arriver. Tu ne me toucheras plus jamais, je ne te laisserai plus jamais aller derrière la façade.
Tu ne m'as jamais défendue, ni soutenue, ni aimée comme un père l'aurait fait...je te remercie d'être passé 1 heure à l'hôpital quand j'ai failli mourir et que je ne pouvais plus parler alors que maman avait limite emménagé dans le lit voisin. J'ai trouvé ça super, tu as joué ton rôle, tu es venu, ah ça, on pourra jamais te le reprocher tiens!
Je te remercie de toutes tes promesses qui ne veulent rien dire.
Je te remercie d'avoir laissé ta femme me traîner dans la boue.
Je te remercie de ne jamais appeler.
Je te remercie d'oublier mes anniversaires et mes Noëls.
Je te remercie de ne pas me dire que tu m'aimes et que tu respectes ce que je fais et les causes pour lesquelles je me bats.
Je te remercie de me faire endurcir. De me donner quelqu'un à détester.
Je te remercie du mal que tu ne me feras plus à compté de ce jour.
Tu seras un titre sur un papier, et tu sais quoi? 
Tu l'as bien cherché cher père.